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Modification de l’émissaire marin de Prony Resources, les travaux commencent !

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Modification de l’émissaire marin de Prony Resources, les travaux commencent ! Modification de l’émissaire marin de Prony Resources, les travaux commencent !

Nous venons d’apprendre que deux navires ont quitté Nouméa mardi et mercredi derniers (ETSM ? et SCADEM ?) pour le grand Sud où des travaux de percement de 10 trous supplémentaires dans l’émissaire marin (dit « le grand tuyau ») sont sur le point de commencer en sortie de baie de Prony.

Cela se fait sur demande de l’exploitant (1) avec l’autorisation de la province Sud par arrêté n° 173-2024/ARR/DIMENC du 8 janvier 2024.
Cette autorisation a été donnée sans consultation publique préalable (absence d’enquête publique)(2) au motif que « la modification n’est pas substantielle ». Très loin de partager cet avis, nous avons demandé l’annulation de cet arrêté au tribunal administratif de la Nouvelle-Calédonie qui a statué en faveur de l’exécutif provincial estimant lui aussi que « la modification n’était pas substantielle ».

Résumons. De l’avis même de la province Sud, il s’agit bel et bien de créer une « seconde zone de diffusion », la première étant située dans le canal de La Havannah où, nous a-t-on assuré à l’origine du projet, les conditions d’hydrodynamisme permettent une dilution optimale. Le site est par ailleurs déclaré biologiquement pauvre.

Question : si, comme le soutient la province Sud, il ne s’agit pas d’une modification substantielle, EPLP s’interroge sur les raisons pour lesquelles l’institution a imposé un ouvrage sous-marin de 21 km (de surcroît à l’entretien coûteux), alors que 10 km (correspondant à l’emplacement de la seconde zone) sont suffisants ?

Notons que via ces 10 trous supplémentaires, ce sont plus de 25 millions de litres de rejets chargés de métaux toxiques et particules en suspension soit 35% du flux total qui seront diffusés quotidiennement. Nous estimons qu’un tel volume d’effluents n’est en aucun cas négligeable, et nous osons le mot : il est substantiel.

Ajoutons qu’il n’y a pas eu non plus de véritable étude d’impacts, que le pétitionnaire n’a pas envisagé d’alternatives, que l’on est dans le « Parc du grand lagon sud », en zone tampon du site UNESCO (mais oui !), à proximité de plusieurs réserves marines et à moins de 500 mètres du récif de N’Dua, écosystème d’intérêt patrimonial, dans un site où viennent s’ébattre les baleines à bosse ! Rien que ça !
Forte de ces arguments imparables, EPLP a saisi la cour administrative d’appel de Paris laquelle ne s’est pas encore prononcée.
Nous espérions que l’industriel et sa tutelle diffèreraient le démarrage des travaux jusqu’au verdict. Mais malgré notre grande expérience, nous sommes restés de grands naïfs…

Concluons : pendant que la Nouvelle-Calédonie connaît une crise politico-socio-économique sans précédent, des élus persistent à hypothéquer nos capacités de résilience basée sur le maintien d’un environnement sain.
Décidément, « on » ne se refait pas, business is business !

Pour EPLP, Martine Cornaille
(1) Il faut détailler le pourquoi on en est là car c’est « savoureux ». Dans le contexte qui prévalait à l’époque de Goro Nickel, il fallait construire l’usine du Sud vite mais pas cher. C’est ainsi que les autorisations ont été délivrées alors que de très nombreuses études de première importance n’étaient pas réalisées. Par exemple, la formation de gypse (proche du plâtre) dans le « grand tuyau » n’a pas été anticipée. Or ce gypse obstrue la lumière dudit tuyau et bouche les trous du diffuseur ce qui empêche l’évacuation optimale des effluents.
Faute d’être évacués, ils s’accumulent dans l’aire de stockage KO2. Le niveau de surnageant y monte dangereusement car il fragilise la berme… Il faut donc trouver une « solution », là encore pas chère. Et tant pis pour l’environnement des Calédoniens qui paye in fine l’incurie des porteurs de projet et des décideurs publics.
(2) Pour le fun précisions que le CCCE (Comité consultatif coutumier environnemental, largement subventionné par PR NC via « le pacte » de R. Mapou) a donné un avis favorable au contraire du Comité de gestion UNESCO de l’île Ouen.
crédit photo ©Vale NC
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