
Pour James Hansen (1), ancien climatologue de la Nasa, il est trop tard !
L’objectif de l’Accord de Paris est désormais inatteignable. C’est la conclusion alarmante d’une nouvelle étude publiée mardi 4 février dernier.
Avec quelles conséquences ? Des bascules irréversibles.
Les chercheurs estiment que la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC), système de courants marins au rôle majeur dans la régulation du climat, devrait cesser au cours des 20 à 30 prochaines années, notamment en raison de la fonte des glaces. Cela entraînera par exemple une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres.
A cela s’ajoute le dégel du permafrost, la disparition des barrières de corail, des extinctions d’espèces en chaîne…
Sans parler de l’excès de mortalité chez les humains, lié à la chaleur, aux événements extrêmes, aux maladies émergentes, etc.
A + 2°C, trois fois plus de régions connaitront des températures insoutenables. Entre 1994 et 2023, les tolérances thermiques (combinaison température + humidité) au-delà desquelles le corps humain ne peut pas résister ont été dépassées sur environ 2% de la surface terrestre pour les adultes de 18 à 60 ans en bonne santé. Sur une planète à +2°C, cette « surface surchauffée » triplera pour atteindre 6% de la planète
Combien de morts et de migrants attendus ?!
Ajoutons que nous ne méconnaissons pas non plus le très gros risque d’instrumentalisation de la question climatique par nos gouvernants tentés d’installer des régimes autoritaires…
Tremblons !
L’année 2024 restera sans doute dans les annales comme « l’année du dépassement », le moment où le réchauffement a atteint plus de 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle.
Notons qu’un autre record inquiétant est attesté pour 2024: celui du taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère : il est désormais de 422 parties par million. Il était annoncé à 300 ppm durant ma scolarité…
Vers 2050, il faudrait atteindre zéro émission nette, c’est-à-dire un état d’équilibre où la quantité de CO2 émise est équivalente à celle absorbée par les écosystèmes.
Seul espoir dans ce tableau noir: que les points de bascule climatique se traduisent très vite en points de bascule politique… A notre modeste niveau, nous y travaillons.
Pour EPLP, Martine Cornaille
(1) Rappelons-nous… C’est son audition de 1988 sur les changements climatiques devant le Congrès américain, qui contribua à faire émerger mondialement la problématique du réchauffement climatique.