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WWF, tapis rouge et silences coupables…

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WWF, tapis rouge et silences coupables… WWF, tapis rouge et silences coupables…

La présidente d’honneur du WWF est en visite en Nouvelle-Calédonie où elle est accueillie avec tapis rouge, discours élogieux et micros complaisants.
Un tel engouement surprend lorsqu’on regarde de près la réalité locale : l’organisation largement encensée est dramatiquement silencieuse sur TOUS les sujets « qui comptent » en Nouvelle-Calédonie, ce qui nourrit chez les environnementalistes du Caillou, incompréhension et défiance.
Sur tous les fronts brûlants, pas un mot de la « grande ONG »...

Nous posons une question simple : que protège-t-elle vraiment ? La Nature ou ses intérêts ? Parce qu’à vouloir plaire à tout le monde, on finit surtout par ne déranger personne.

C’est donc à l’occasion de cette visite, et au vu du traitement complaisant qu’elle reçoit, que nous avons choisi d’interroger publiquement la légitimité, la transparence et l'utilité réelle de cet acteur ultra financé mais étonnamment discret sur les choix politiques locaux.

Alors examinons concrètement ce que le WWF fait, ce qu’il ne fait pas, et cherchons le pourquoi. Nul doute qu’à l’issue de l’examen, nous conviendrons ensemble que le WWF ne peut pas bénéficier du statut d’acteur exemplaire de la protection de l’environnement en Nouvelle-Calédonie.

Avec plus de 1,2 milliard de dollars de budget annuel (tous bureaux confondus) soit 124 milliards CFP annuels, le budget du réseau WWF dépasse de loin celui du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui gère à peine 450 millions USD par an. Oui, vous lisez bien, le WWF mondial est trois fois plus riche que l’agence de l’ONU chargée de l’environnement !

Le WWF est donc une ONG richissime. Et comme l’argent va à l’argent, les projets qu’elle porte bénéficient en plus de co financements publics (ce que l’on nous refuse obstinément !).

D’où viennent ces sommes colossales ? Le manque de transparence de l’ONG est régulièrement dénoncé (2). Plusieurs enquêtes indépendantes et rapports critiques ont souligné :
- Le flou sur les critères de sélection des partenaires privés ;
- Le flou sur l’origine précise des fonds récoltés et les contreparties consenties;
- L’absence de publication systématique des conventions financières,
- Les cas de conflits d’intérêt potentiels, ou de complaisance stratégique vis-à-vis de certains secteurs polluants ou extractivistes.

Autre question: ses résultats sont-ils à la hauteur de ces moyens colossaux ? Est-ce que « faire des choses » (toujours très consensuelles !), avec une telle puissance, suffit à justifier l’absence de prise de position forte sur les sujets « critiques » ?

En Nouvelle-Calédonie, le panda est mutique, il n’a jamais rien à dire sur les sujets brûlants de notre territoire:
- Campagnes d’abattages de requins du maire de Nouméa ? Aux abris !
- Régressions règlementaires du droit environnemental ? Pas un mot…
- Moult dossiers de santé environnementale ? Silence, on plante.
- PPUA dangereux ? Silence, on arrose.
- Tourisme dans les îles éloignées (rappelez-vous Le Ponant aux Chesterfield !) ? Silence, on dort…
- Centrale accostée à fuel SLN ? On regarde ailleurs.
- Incinérateur de déchets dangereux PROMED ? Ben toujours rien à dire…
- Mercure dans les poissons pélagiques ? Encore rien !
- Gouvernance environnementale anti démocratique ? Pas de signal, pas de soutien…

Le WWF est un géant financier prudent dont le silence est très pesant en Nouvelle-Calédonie. Faire des choses, certes, mais pour lui, il s’agit d’abord éviter tout ce qui fâche.

Enfonçons le clou : une ONG doit être un contre-pouvoir, pas un sous-traitant des pouvoirs publics.
On l’attend là où les enfants toussent, là où la biodiversité crie, là où les conflits d’intérêts grondent, là où le silence pèse. Mais chez nous, le panda est sous cloche…

Concluons : eu égard à ses moyens illimités, le WWF « ne casse pas trois pattes à un canard ».

Et puisque, loin d’être un acteur de rupture, le WWF est une organisation molle, absorbée par ses partenariats, sans parole libre, quelle est sa légitimité à capter du soutien public, institutionnel ou citoyen ?

Quand les « grandes ONG » évitent les conflits et choisissent le confort, se réduisent à des instruments de normalisation, qui reste-t-il pour porter la voix des écosystèmes menacés et celle des citoyens oubliés ? Les petits, les sans grades, les sans moyen à la réputation sulfureuse d’ « indécrottables querelleurs ».
En conséquence, nous appelons à une clarification urgente des engagements réels du WWF en Nouvelle-Calédonie. Et plus largement, à un débat sur le rôle des grandes ONG dans la résolution de la crise écologique : militantes ou gestionnaires ? Rebelles ou partenaires ? Indépendantes ou intégrées ? Quelle doit être leur place (1) ?

La Nature peut-elle les attendre ?

Pour EPLP, Martine Cornaille
(1) Par exemple, quelle est leur légitimité à siéger dans des instances officielles et à peser sur les politiques publiques, elles qui n’ont pas de membres locaux ?
(2) Voir PandaLeaks (Wilfried Huismann, 2014) : enquête sur les compromis du WWF avec des géants de l’agrobusiness et de l’énergie.
Rapport Survival International (2017) : accusations de violations de droits humains dans des programmes de conservation appuyés par WWF.
Corporate Europe Observatory : alertes sur le “verdissement” d’entreprises via leurs alliances avec WWF.
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