
En avril, nous avons été interpelés par certaines décisions, déclarations et publications que nous vous relatons brièvement.
1. Exploitation minière des fonds marins
Jeudi 24 avril, Donald Trump a signé un décret visant à accélérer l’exploration minière des océans, dans les eaux territoriales américaines et dans les eaux internationales, y compris dans la « Zone » qualifiée par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), de « patrimoine commun de l’humanité » (selon ce traité, ses ressources sont internationales et non susceptibles d’appropriation, et leur utilisation doit se faire dans l’intérêt de l’humanité tout entière)(1).
C’est donc à une remise en cause inquiétante du multilatéralisme en droit international de la mer que nous assistons. La Chine a immédiatement déclaré que ce décret « nuit aux intérêts de la communauté internationale dans son ensemble ». On approuve !
L’initiative trumpienne doit permettre de collecter un milliard de tonnes de matériaux en dix ans, créer 100 000 emplois et augmenter de 264 milliards d’euros (soit 32 000 milliards CFP) le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis sur la période.
La société canadienne The Metals Company (TMC) est sur les rangs (2). Elle considère hypocritement que les abysses regorgent des métaux rares servant à fabriquer les batteries « dont la planète a tant besoin pour lutter contre le réchauffement climatique ». Nous rétorquons que remplacer la dépendance aux énergies fossiles par une dépendance aux métaux est une hérésie.
Dans la grande région Pacifique, si aucune extraction minière commerciale n’a encore eu lieu, certains Etats ont, en revanche, déjà octroyé des permis d’exploration dans leurs zones économiques exclusives, notamment le Japon, Nauru et les îles Cook.
Gardons à l’esprit que la course aux ressources ne fait que commencer…
(1) Les Etats-Unis n’ont jamais ratifié les accords instaurant l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui a juridiction sur ces fonds en haute mer. L'AIFM qui compte 168 pays membres, travaille à l'élaboration d'un code minier pour les grands fonds marins. Elle a délivré une vingtaine d’autorisations d’exploration mais aucune licence d'exploitation.
(2) Fin décembre 2022, TMC achevait une série d’essais à 4 400 m de profondeur de ramassage de nodules polymétalliques au rythme de 86 tonnes par heure dans une zone des eaux internationales appelée Clarion-Clipperton au milieu du Pacifique, entre Mexique et Hawaï.
En votant le 29 avril dernier une loi de pays moratoire, le congrès de la Nouvelle-Calédonie a sagement choisi entre un pseudo nouvel eldorado sous-marin et un sanctuaire écologique à préserver à tout prix. Nous nous en réjouissons. Les générations futures pourront statuer pour elles-mêmes.
2. Insecticides -dont domestiques- et ANSES
Le 24 avril 2025 encore, l’ANSES a publié une alerte portant sur des insecticides aux nombreux usages agricoles et domestiques, les pyréthrinoïdes.
Présents notamment dans les produits contre les insectes volants et antipoux, ces pesticides pourraient altérer le développement du cerveau des enfants (en cas d’exposition in utero) et provoquer des maladies psychiques. Chez les adultes, ces substances pourraient altérer les facultés cognitives et provoquer des cancers du système lymphatique.
Des traitements anti-insectes pour les bovins aux colliers antiparasitaires pour les chiens, ces pesticides sont aussi très utilisés en agriculture.
L’une de ces substances, la deltaméthrine, est associée à un risque accru de leucémie lymphoïde chronique / lymphome lymphocytaire, en lien avec une exposition professionnelle.
Elle est très répandue dans les bombes insecticides disponibles localement.
Elle est autorisée en Nouvelle-Calédonie en usage agricole et jardin par arrêté https://davar.gouv.nc/.../arrete_2020-795-gnc_du_09_juin...
NB : une autre alerte de l’ANSES concerne l’organophosphoré appelé malathion dont nous avons obtenu l’arrêt dans les épandages aériens de la lutte anti vectorielle organisée par la Ville de Nouméa.
3. L’Etat, la biodiversité et la Française des jeux
L’Etat qui a de drôles de priorités ne trouve pas les fonds pour protéger l’environnement. Il en est réduit pour ce faire à encourager les jeux de hasard. C’est ainsi que la troisième édition du « Loto de la Biodiversité », un jeu de grattage de la « Française des jeux » destiné à financer des projets de restauration de la Nature, sera lancée le lundi 28 avril avec pour thème la protection des océans et des littoraux dans le cadre de l’Année de la mer 2025.
Le principe est le suivant: sur chaque ticket vendu 3 euros, 43 centimes (environ XCP) sont reversés à l'OFB pour le financement de différents projets dont deux projets calédoniens :
- la préservation des ripisylves de la Néra pour réduire l’érosion au bénéfice des récifs coralliens https://missionnature.fr/.../preservation-des-ripisylves...
- la régénération et pérennisation des mangroves protégeant les lagons https://missionnature.fr/.../regeneration-et...
Si l’objectif est louable, le moyen ne peut pas recueillir notre assentiment. Il est grossier et amoral.
Et l’on s’interroge : après le sauvetage du patrimoine et la protection de la biodiversité, verra-t-on des lotos pour l’éducation, la justice et la sécurité ? Pauvre France !
4. Glyphosate
Suite aux nombreuses plaintes de victimes lésées (Bayer a déjà dû débourser 11 milliards de dollars pour régler à l’amiable plus de 100 000 procès alors que 67 000 sont encore pendants !), Bayer pris en tenailles par la justice américaine, envisage l’avenir sans le glyphosate du ROUNDUP. Où l’on a confirmation que toucher au portefeuille, « ça paye » !
5. Une Église exemplaire ?
L’évêque et le pape, des histoires d’hommes…
Le conclave, ce sont 135 mâles d’âge très mûr. Ils sont supposés représenter « l’universalité de l’Église ». En robes mais sans femmes… Encore une déplorable survivance d’un patriarcat rance qui interdit aux pécheresses que nous sommes d’accéder à l’appareil politique du Vatican. Dans l’Eglise catholique aussi, le pouvoir ne peut qu’être une affaire d’hommes. Sacrée alliance des contraires : charité ET exclusion.
Ite missa est !
NB : depuis l’annonce de la retraite de Monseigneur Calvet, la bigoterie sur nos ondes et dans nos journaux a mis nos nerfs à rude épreuve…
6. Le retrait des Etats-Unis met l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) en difficulté financière.
Qui s’en plaint ? Pas nous qui demandons avec insistance que la Nouvelle-Calédonie quitte ce bateau ivre.
7. L’OMS a « pondu » un nouveau traité sur les pandémies
Nous apprenons aussi que l’OMS va proposer à l’adoption un « traité sur la pandémie ». Ce projet désormais finalisé sera soumis au vote des membres lors de la 78ème Assemblée mondiale de la santé à partir du 19 mai2025. S’il est ratifié, il aura de graves conséquences sur nos libertés, notre souveraineté et notre démocratie. Voici l’essentiel de ce que nous avons retenu de sa lecture.
L’article 14 sur « le renforcement de la règlementation » est inquiétant. Il prévoit une obligation pour les parties qui consiste en réalité à affaiblir la règlementation pour accélérer l’approbation des produits liés aux mesures d’urgence. Heu mais la sécurité alors ?
Selon l’article 15, les gouvernements s’accordent sur un programme de contrôle de l’information: « Reconnaissant qu’il est important d’instaurer la confiance et de veiller à ce que les informations soient échangées en temps utile afin d’éviter la désinformation et la stigmatisation… ». Décidément c’est censure à tous les étages !
L’article 18 « confiance en la science » exige aussi l’engagement des pays signataires à étudier et favoriser l’adhésion de leur population aux mesures de santé publique et aux autorités de santé. Comment vont-ils s’y prendre ? On craint le pire…
L’article 24 des “Accords” marque, lui, un revirement certain par rapport à la volonté initiale de conférer un pouvoir dictatorial au secrétariat de l’OMS. Il stipule qu’ « Aucune disposition de l’accord de l’OMS sur les pandémies ne doit être interprétée comme conférant au secrétariat de l’OMS, y compris au directeur général de l’OMS, le pouvoir d’ordonner, de modifier ou de prescrire de quelque manière que ce soit la législation nationale et/ou domestique, etc. ».
Au final, si l’idée d’un « gouvernement mondial de la santé » a été abandonnée, le projet qui va être soumis à l’assemblée révèle le vrai visage de l’OMS, à savoir une institution faite pour servir deux objectifs: développer de nouveaux marchés pour l’industrie (récolte de données, surveillance, tests, vaccins, santé numérique, agenda du climat…


L’on assiste donc à une réorganisation selon une nouvelle rhétorique mais même après le tollé de ces derniers mois, le fond reste le même.
8. Géoingénierie : on tombe des nues !
Sous prétexte de « vendre des crédits carbone », des sociétés privées se sont arrogé le droit d’influencer le climat ! Profit quand tu nous tiens…
Nous tombons des nues en réalisant que ces actes de fous dangereux ne sont encadrés par aucune législation dans la plupart des pays du monde.
Le 30 avril 2025, la Floride a, la première, adopté un projet de loi criminalisant la modification du climat. Le texte interdit « l’injection, la libération ou la dispersion, par quelque moyen que ce soit, de produits chimiques, composés chimiques, substances ou appareils dans l’atmosphère de cet État dans le but exprès d’affecter la température, le temps ou l’intensité de la lumière solaire », rendant ces actes passibles d’une peine de 5 ans de prison et d’une amende de 100 000 dollars.
Vite un traité international visant à l’interdiction universelle de ces pratiques d’apprenti sorcier !
9. La biodiversité s’effondre de plus en plus vite
Une enquête avait conclu à une baisse des populations d’insectes volants de 80 % au Danemark entre 1997 et 2017, soit 20 ans. Aujourd’hui, une nouvelle étude publiée le 30 avril conclut à une perte de 63% des insectes volants en 3 ans au Royaume Uni !!!!
Alarmant pour la santé du monde naturel, mais aussi pour nous au travers de la perte de nombreux services essentiels que la Nature nous rend, gratuitement de surcroît (ex. pollinisation…

Les causes identifiées à cette hécatombe sont la perte et la dégradation des habitats, les changements climatiques et l’utilisation de pesticides. Autant de paramètres sur lesquels nous pouvons agir. Qu’est-ce qu’on attend ?
10. « La société civile, c’est moi »
Nous ne pouvons pas ne pas réagir à ce propos réactionnaire du pourtant jeune (mais immodeste, cela se confirme !) député Metzdorf.
Dans une démocratie dynamique et inclusive, pour que les décisions publiques reflètent véritablement les aspirations et les besoins de la population, la participation de la société civile est essentielle. En effet, les élections ne suffisent pas à désigner les représentants de toutes les catégories sociales. La meilleure preuve en est l’écrasante part des abstentionnistes (sans compter tous ceux qui votent « par défaut »…

La société civile peut faire remonter des problématiques possiblement ignorées des décideurs. Les collectifs de citoyens et les associations apportent des expertises diverses et des perspectives souvent novatrices qui complètent la vision des élus. L’implication des citoyens garantit donc que les politiques publiques répondent au mieux aux réalités de terrain.
En outre, lorsque les citoyens participent activement au processus décisionnel, la confiance envers les gouvernants s'améliore (et « on » en a grand besoin !). Cette participation réduit également le risque de dérives autoritaires et limite fortement l’instabilité juridique.
Dites Mr Metzdorf, pensez-vous vraiment pouvoir répondre SEUL aux défis contemporains ?
La réponse est dans la question…
Pour EPLP, Martine Cornaille
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